Où l’on découvre que Magritte n’a pas la mémoire des visages.
1935, dans une commune de Belgique. Le peintre René Magritte aime se balader dans les carrières de pierre. Les explosions de dynamite qui envoient d'énormes blocs dans le ciel, c'est un sacré spectacle.
Mais cette fois-ci, la promenade n'a pas été sans risque : le malheureux vient de se fouler la cheville. Aïe !
Un ami l'emmène aussitôt chez le "rebouteux" de la région, un vieux monsieur réputé pour ses talents de guérisseur. Quelle surprise lorsqu'ils y arrivent : le toit de la petite maison est envahi par les pigeons.
Plus intrigant encore, le soignant s'enveloppe dans son écharpe et se cache sous un grand chapeau, il semble ne pas avoir de visage. La scène est surréaliste ! Ça tombe bien : Magritte l’est aussi.
René Magritte, Le Fils de l'homme, 1964, huile sur toile
À l'époque, les artistes surréalistes s'intéressent à la "réalité derrière la réalité", à l’inconscient et au bizarre. Voilà pourquoi Magritte n'hésite pas à représenter ses sujets avec des associations d'idées étonnantes.
René Magritte, La Décalcomanie, 1966, huile sur toile
Par exemple, quelques années plus tard, l'artiste peint un homme assis en remplaçant son buste par une cage à oiseaux. Est-ce un portrait ? Ne comptez pas sur Magritte pour vous le dire, il refuse qu'on interprète ses œuvres.
Ce dont on est sûr, c'est que l’épisode du guérisseur a dû le marquer : il appelle son tableau Le Thérapeute et il dote son personnage d'une grande écharpe et d'un large chapeau.
René Magritte, Le Thérapeute, 1937, huile sur toile
Le thème semble l'inspirer, car il le représente pendant plus de vingt ans, jusqu’à la fin de sa vie.
On le retrouve dans des peintures, des sculptures, et même une photographie, où Magritte se met lui-même en scène ! Un travail presque… thérapeutique.
René Magritte, 1937, photographie
Source: Artips.