Où l’on craque complètement pour une belle inconnue.
Années 1920, Paris. La peintre d’origine polonaise Tamara de Lempicka se promène au bois de Boulogne. Elle remarque une femme qui marche quelques mètres devant elle.
Quelque chose l’intrigue : tous les passants ne peuvent s’empêcher de regarder cette mystérieuse inconnue… Que peut-elle avoir de si remarquable ?
Lempicka se presse alors pour la dépasser et comprend immédiatement. C’est la plus belle femme qu’elle ait jamais vue !
Encore sous le choc, l’artiste prend son courage à deux mains et lui demande : "Mademoiselle, je suis peintre et je voudrais que vous posiez pour moi. Feriez-vous cela ?" Et l’inconnue lui répond : "Oui. Pourquoi pas ?"
Lempicka est en effet connue pour ses tableaux aux couleurs lumineuses, représentant des femmes dont elle simplifie et géométrise les traits. Mais ce nouveau modèle n’est pas comme les autres : c’est Rafaëla, une prostituée qui, pendant plus d’un an, devient l’amante et la muse de Lempicka.
La sulfureuse demoiselle du bois lui inspire en effet de nombreux portraits. C’est elle que l’on voit dans cette toile, La Tunique rose, l’un des chefs-d’œuvre de Lempicka. Avec ses cheveux courts, son regard intense et direct, et son attitude débordante de sensualité, Rafaëla ne laisse personne indifférent.
Et surtout pas Lempicka qui, pour la représenter, n’hésite pas à bousculer ses habitudes : cette œuvre est l’un de ses rares portraits où elle peint le corps presque entier du modèle, et non simplement son buste.
Un siècle plus tard, en 2019, le prix de la toile s’envole lors d’une vente aux enchères… La belle Rafaëla continue à faire tourner les têtes, sauf qu’il ne s’agit plus cette fois de promeneurs, mais d'amateurs d’art !
Source: Artips